Un syndrome de Rowell induit par le clopidogrel : à propos d’un premier cas - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Rowell est caractérisé par l’association d’un érythème polymorphe et d’un lupus érythémateux. Une soixantaine de cas ont été rapportés dans la littérature. Les formes induites sont plus rares. Nous rapportons un cas induit par le clopidogel chez une femme d’âge moyen.
Observation |
Il s’agissait d’une femme âgée de 52 ans, suivie pour syndrome sec, pour lequel elle a été mise sous plaquenil depuis 2 mois. Par erreur, la patiente a reçu du clopidogrel pendant une semaine. Au 8e jour de ce traitement la patiente développait des lésions érythémateuses annulaires ayant un centre clair, et confluentes par endroits, infiltrées, diffuses au niveau du tronc et du décolleté, des membres supérieurs et inférieurs et du visage et associées à des lésions en cocardes. La patiente était apyrétique. Le reste de l’examen physique était sans anomalies. Un bilan biologique montrait : des AAN négatifs, des anti-histones positifs, des anticorps anti-SSA et SSB positifs. La numération de la formule sanguine était sans anomalies. Il existait un syndrome inflammatoire biologique. Le reste du bilan était sans particularités. La biopsie cutanée était compatible avec le diagnostic de lupus érythémateux subaigu induit. Le clopidogrel était arrêté immédiatement. Une corticothérapie locale était instaurée chez la patiente. L’évolution était rapidement favorable au bout d’une semaine.
Discussion |
Le syndrome de Rowell a été rapporté pour la première fois par Schlotz en 1922. Il s’agit d’une entité controversée. Certains la considèrent une entité à part. D’autres postulent qu’il s’agit d’une forme clinique de lupus. En 2000, Zeitouni a proposé des critères diagnostiques précis pour cette entité, comprenant trois critères majeurs : présence d’un lupus érythémateux (systémique, subaigu ou discoïde), lésions d’érythème polymorphe, présence d’anticorps antinucléaires de fluorescence mouchetée, ainsi que trois critères mineurs : présence d’anticorps anti-Ro/SSA ou La/SSB, d’un facteur rhumatoïde ou d’engelures. Notre patiente remplit trois critères majeurs et un critère mineur. Des syndromes de Rowell induits ont été rapportés dans la littérature. Les médicaments incriminés étaient l’oméprazole, la norfloxacine, et la terbinafine. À notre connaissance, il s’agit du premier cas induit par le clopidogrel.
Conclusion |
Nous rapportons un premier cas de syndrome de Rowell induit par le clopidogrel.
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Vol 41 - N° S
P. A189 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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